À 1000 milles de l’archipel de Kerguelen, qu’il devrait doubler par le sud, IDEC SPORT poursuit sa progression au pas de charge. Francis Joyon et son équipage maintiennent des vitesses élevées, favorables à une belle remontée sur leur concurrent virtuel, détenteur du Trophée Jules Verne. Le speedomètre coincé à 35 nœuds moyens, la chasse au record bat toujours son plein sur les eaux de l’Indien. Mais gare aux glaces sous ces latitudes froides et hostiles…
On ne change pas une formule qui fait des étincelles. À bord d‘IDEC SPORT, qui a fait hier son entrée dans le dur du Grand Sud, Francis Joyon et ses équipiers se relaient toutes les demie-heures à la barre et tirent le meilleur des conditions propices à la glisse pour abattre les milles à train d’enfer. À l’entrée des Cinquantièmes, le trimaran gris et rouge, lancé comme une fusée, continue sa remontée en force et réduit son écart face à Banque Populaire V, qui fond comme banquise au soleil. Au dernier pointage ce matin, le retard de 755 milles enregistré le 26 décembre vient ainsi de passer sous la barre des 300 milles.
Sur le pont, les cagoules et les gants en néoprène sont de sortie alors que les températures chutent à mesure que le trimaran rouge et gris descend les latitudes à toute vitesse. À bord, le radar allumé assure une veille permanente. Il reste le meilleur allié de l’équipage dans sa traversée des mers les plus australes. « Il fait très froid, l’eau n’est plus qu’à 2 ou 3° », », témoigne Sébastien Audigane, dans une vidéo envoyée au petit jour. Réputé pour son toucher de barre, le « Grand Seb » ne boude pourtant pas son plaisir d’affoler les compteurs sous le ciel bas et lourd et la grisaille de l’océan Indien. « On vient de renvoyer un ris. On n’allait qu’à 35 nœuds – pas assez vite -, alors que maintenant sous grand voile haute ; on file à 40 nœuds »…. Froid devant !