IDEC SPORT a franchi ce samedi midi la latitude de Salvador de Bahia, bien connue de tous les marins du bord, sans exception. Car tous ont déjà navigué dans les parages, à l’occasion de tours du monde ou de courses en flotte célèbres comme la Transat Jacques Vabre ou la Mini Transat. En pays de connaissance, ils tentent de tirer le meilleur parti d’IDEC SPORT et se préparent à éventuellement affronter des zones de calme.
« On garde encore un peu de vent… Globalement on avance encore dans les 20 nœuds. Par moments il y a des petits trous, on ralentit et puis on repart…» Francis Joyon n’était pas franchement inquiet au téléphone ce samedi après-midi, alors qu’IDEC SPORT passait à hauteur de Salvador de Bahia, au Brésil. « On est arrivés tous dans le coin de nombreuses fois pour les Transat Jacques Vabre et les Mini transat. Entre Bernard, Gwéno et Alex, j’ai au moins trois anciens de la Mini à bord.». Voilà pour l’anecdote. Côté carte postale, ce n’est pas mal non plus. Francis Joyon, toujours : « on a un beau ciel, le bateau est nickel. On a profité d’un moment de calme pour en faire le tour, voir si tout allait bien et on est contents.»
On prépare la bagarre
Il faut plus qu’une zone d’incertitude météo annoncée entre 10 et 20 degrés sud (ils naviguent par 13 degrés, donc dedans) pour inquiéter le chef de bord du grand trimaran rouge lancé à la conquête du Trophée Jules Verne avec ses cinq camarades de jeu : Bernard Stamm, Alex Pella, Clément Surtel, Boris Herrmann et Génolé Gahinet. Pour l’heure, « ça tient » (comprenez ça avance encore) et si un peu du matelas d’avance sur le temps à battre s’amenuise forcément – car Banque Populaire V avait été très rapide sur ce tronçon du parcours – l’avance reste de l’ordre de 200 milles
La fameuse zone d’incertitude, large encore de plus de 400 milles ? « Sur les fichiers de vent, elle ne paraît pas très méchante, le passage a l’air de se faire sans zone de calmes… mais Marcel (Van Triest, le routeur d’IDEC SPORT) nous met en garde en nous disant qu’en réalité nous aurions des zones de pétole » explique Francis. « Donc on anticipe un petit peu : on a mis tous les poids sur l’avant, on a déplacé les voiles et tous les poids à l’intérieur. Le but de ce matossage est de sortir un peu l’arrière du bateau de l’eau, afin de gagner un peu de vitesse dans le petit temps. On se prépare à se bagarrer sévèrement car il est important de sortir rapidement de cette zone. Plus on en sort vite, plus on attrape rapidement le vent suivant, bien sûr… »
A quand la porte de sortie ? « J’espère qu’on va commencer à y voir un peu plus clair dans une trentaine d’heures (dimanche soir), que nous aurons alors dépassé les principales difficultés et que le bateau retrouvera une vitesse plus régulière. C’est vrai qu’il y a un petit peu d’incertitude météo sur cette zone ». Wait and see…