C’est à un petit trot encore un peu hésitant que le maxi trimaran Idec Sport entame depuis l’aube une remontée enfin efficace vers l’équateur.
Tout l’acharnement de Francis Joyon et ses hommes à s’extirper des calmes de l’anticyclone de Sainte Hélène est ce matin perceptible dans les incessants changements de caps, un coup au nord ouest, un coup au nord est, déclenchés par des marins toujours en quête de flux stables et soutenus venus de l’est. Ce n’est pas encore tout à fait l’alizé, mais cela y ressemble. En prenant de plus en plus de droite, le vent, travers à la route de l’équateur, va enfin offrir un angle d’attaque favorable aux Joyon, Pella, Gahinet, Herman, Stamm et Surtel, sevrés de vitesse depuis plus de trois jours. Avec des distances de l’ordre de 250 milles péniblement avalés quotidiennement depuis le 26 décembre, on est très loin des 800 milles et plus parcourus par jour et à plusieurs reprises depuis le départ de Ouessant le 22 novembre dernier. En ce 38ème jour de mer, le maxi trimaran Banque Populaire V et ses 41 mètres de technologie venaient, il y a 4 ans, de franchir l’équateur. A 1 350 milles de distance, Idec Sport va mettre un peu plus de deux jours pour y parvenir, si Eole, version Atlantique Sud, daigne enfin coopérer.