Nevers / Stade Français : 10 – 16
Nevers a vibré à nouveau. Plus encore qu’au son de l’orage qui ne délégua, heureusement, qu’une fine pluie en cette soirée de juillet débarrassée de son insupportable canicule. Car le public ne s’y est pas trompé et a copieusement rempli le Pré-Fleuri pour la venue des prestigieux Soldats roses du Stade Français.
Menteur comme un soutien-gorge, un match amical peut cependant dévoiler quelques facettes des forces en présence. Celui de vendredi a ainsi mis au jour le nouveau projet du jeu azur et or tout en éclairant le talent de ses recrues et la force de sa mêlée.
Des absents, de la présence.
Bourguignons et Franciliens avaient tous deux pioché dans le réservoir des Espoirs pour présenter un effectif de plus de trente joueurs. Côté nivernais, il fallait bien se passer, entre autre, des services de Fred Quercy et Hugo Fabrègue, suspendus, Nemo Roelofse, Max Curie et Josaïa Raisuqe, blessés, Conor Trainor (Canada), Auvasa Faleali’i et Senio Toleafoa (Samoa), avec leurs sélections avant la Coupe du monde.
Ces absences ne se firent pourtant pas trop ressentir. Après avoir repoussée une longue attaque parisienne, les Jaunets s’offrirent, à leur tour, une belle séquence offensive. Dans le sillage du troisième ligne centre Jason Fraser et du très prometteur talonneur Janick Tarrit, les trois-quarts ignorèrent la pluie qui s’était mise à tomber. Les néo-Usonistes Kylian Jaminet et Romaric Camou montrèrent aux travées du Pré que la cellule recrutement de l’USON avait fait mouche.
Seule ombre au tableau, la sortie prématurée de Théophile Cotte. Le troisième ligne quitta la pelouse, l’épaule gauche endommagée.
Égalité à la pause.
Nevers ouvrit même la marque, Zack Henry réussissant une pénalité sanctionnant un placage haut du centre Alex Arrate. Dans la foulée, Ilikena Bolakoro alluma une mèche mais Camou manqua d’un rien la reprise du coup de pied à suivre botté par Henry. L’ex-Massycois Lester Etien enclencha le contre et servit au cœur du terrain son ailier Adrien Lapègue qui fila à dame. En coin, Jules Plisson bonifia cet essai.
Si l’ouvreur international ajouta une pénalité au pécule de ses troupes, les Neversois regardaient les Parisiens dans les yeux, d’autant que leur mêlée commençait à prendre l’ascendant.
Lors du temps additionnel, les efforts locaux furent récompensés. Si la saison écoulée, Julien Kazubek avait oublié Faleali’i, à son intérieur, au profit d’un Raisuqe trop surveillé sur son aile, il ne commit pas, cette fois, la même erreur. Le véloce flanker jaune et bleu prolongea le coup d’accélérateur de ses lignes arrière, feinta la passe à Camou pour mieux servir Julien Bergé, accouru à point nommé pour marquer. Et Henry ramena les deux équipes à égalité, juste avant le changement de camp.
La pieuvre rose.
Les roulements effectués à la mi-temps ne modifièrent en rien la domination de la mêlée des Nivernais. Pour le reste, la défense francilienne se mua en pieuvre rose, posant ses grands tentacules dans tous les rucks, alors qu’en attaque, les Stadistes multiplièrent les charges, testant le secteur défensif de leurs rivaux. Si ces derniers ne lâchèrent rien, ils commencèrent à multiplier les fautes. Morné Steyn assura le succès visiteur en passant deux pénalités entre les perches car les coéquipiers de Julien Arias refoulèrent une tentative volontaire de leurs adversaires qui cherchèrent, sur pénaltouche, à l’emporter sur le fil. Preuve que cette USON-là semble bien née.