Le Maxi trimaran IDEC SPORT et son skipper Francis Joyon se sont adjugés ce vendredi 18 novembre au matin (4 heures Françaises) la 4ème place de la Route du Rhum Destination Guadeloupe 2022. Au terme de 8 jours, 13 heures, 41 minutes et 40 secondes de course, ils sont venus s’amarrer au ponton d’honneur de Pointe à Pitre, derrière le trio Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier), SVR Lazartigue (François Gabart) et Sodebo (Thomas Coville). Francis aura couvert les 3 542 milles du parcours à la vitesse moyenne de 17,2 noeuds. Il a en réalité parcouru sur le fond 4 588,7 milles à 22,3 noeuds de moyenne. Son écart au vainqueur Charles Caudrelier est de 1 jour, 7 heures et 4 minutes.
S’il ne réalise pas le doublé après son triomphe de 2018, Francis Joyon a certainement de nouveau déjoué tous les pronostiques, qui plaçaient les 5 maxi trimarans « volants » devant les étraves de son vénérable IDEC SPORT lancé en 2006. Il a une nouvelle fois devancé le foiler Actual d’Yves le Blévec au terme d’une magnifique empoignade transatlantique. Ce trimaran aux mains de François Gabart et sous le nom de Macif avait déjà été son implacable adversaire lors de l’édition 2018 de l’épreuve. Les maxi trimarans nouvelle génération, dessinés pour voler ont tenu toutes leurs promesses dans les conditions certes musclées mais maniables de la course. Francis et IDEC SPORT auraient peut-être eu la possibilité de jouer une autre partition si le départ du dimanche 6 novembre avait été maintenu. Reporté pour cause de très gros temps, l’épreuve s’est déroulée sous un jour propice aux bateaux volants, ne laissant aucune chance réelle à Francis de l’emporter. C’est le jeu. Le skipper de Lochmariaquer peut légitimement se satisfaire d’avoir une nouvelle fois rempli ses objectifs, naviguer « propre », au mieux des capacités de son extraordinaire bateau, triple vainqueur de la Route du Rhum. Son temps de course est d’ailleurs meilleur de plus d’une journée que celui réalisé sur ce même bateau par Franck Cammas en 2010. Francis conclut sa course en prenant le meilleur sur Yves Le Blévec, grâce à d’excellents choix tactiques, notamment lors des dernières 48 heures, et en tirant la quintessence d’un voilier qu’il connait sur le bout des doigts. A 66 ans, son enthousiasme et sa fraicheur, sa capacité à maitriser un géant des mers et à performer continuent d’impressionner.