Francis Joyon, Alex Pella, Bernard Stamm, Sébastien Audigane, Gwénolé Gahinet et Clément Surtel s’apprêtent à signer ce soir une des plus belles pages de leur Trophée Jules Verne. Ils devraient en fin de journée (heure française) apercevoir les feux du cap Horn, rocher perdu aux confins du continent sud américain, qui marque la fin de l’immense océan Pacifique, et l’entrée dans l’Atlantique. Il n’est pas exagéré d’affirmer qu’IDEC SPORT et ses formidables marins ont littéralement avalé les redoutables mers du sud, explosant les chronos dans l’Indien (4 jours, 9 heures et 37 minutes), puis ce soir, au Horn, paré au terme de 26 jours et quelques heures de course. Le tenant du Trophée Jules Verne, Banque Populaire V et ses 14 hommes d’équipage, avaient rejoint le célèbre rocher en 30 jours, 22 heures et 18 minutes. IDEC SPORT va toute la journée batailler ferme pour en finir avec ces éprouvantes mers du grand sud. Le maxi-trimaran progresse plein vent arrière et doit enchainer les empannages pour s’offrir le meilleur angle de descente dans un vent soutenu qui lui permet de conserver des vitesses élevées. Il débordera le Horn depuis une route nord volontairement empruntée afin d’éviter les calmes qui s’établissent pernicieusement dans le canal de Drake. Une navigation millimétrée, ultime difficulté avant le grand soulagement du retour en des eaux espérées moins inhospitalières dans l’est argentin, à l’entame de cet océan Atlantique de tous les pièges météos, synonymes pour l’heure et pour l’extraordinaire commando Joyon, du début du retour vers Ouessant et la maison.
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