L’expression est de Sébastien Destremau, le skipper engagé dans le Vendée Globe et qui au large de l’Australie, n’a pas manqué d’observer cette semaine, dans son sillage la trajectoire fulgurante suivie par Joyon et ses hommes lancés à toute allure vers le cap Leeuwin. Jour après jour, depuis qu’il est parvenu à se caler à l’avant d’un front dépressionnaire en circulation sous le continent africain le 27 décembre dernier, le maxi- trimaran IDEC SPORT surfe avec obstination, concentration et une rare efficacité, poussé par des vents portants, sur une mer toujours propice à la très haute vitesse. Les Joyon, Surtel, Pella, Audigane, Stamm et Gahinet n’en font pas mystère, ils sont depuis « au taquet », à fond sur les réglages et sur la performance à la barre. Leur course de vitesse face au tenant du titre Banque Populaire V s’est depuis plusieurs jours doublée d’un nouvel adversaire, avec ce front dépressionnaire qu’ils ne veulent à aucun prix voir les dépasser, sous peine de perdre les superbes conditions qui, avec l’aide de leur expertise et de leur froide (c’est le mot par 51 degrés de latitude sud) détermination, leur permettent de revenir comme un avion sur leur adversaire virtuel, désormais à portée d’étraves, quelques 140 milles dans leur ouest. Ainsi que l’envisageait hier Francis Joyon, un dépassement et un delta positif avec le record est plus que jamais d’actualité, avant même le passage au cap Leeuwin, que le super commando d’IDEC SPORT pourrait, sur son rythme actuel, déborder en un temps « canon ». Pour mémoire, rappelons que déjà l’an passé, lors de sa tentative infructueuse, le maxi-trimaran gris et rouge avait signé le temps référence dans l’océan Indien, en 5 jours, 11 heures et 23 minutes. Joyon et ses hommes glisseront à la mi-journée sous l’Archipel des Kerguelen, 48 heures seulement après leur passage à Bonne Espérance !
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