Le tant espéré basculement dans l’hémisphère sud s’est opéré la nuit dernière à 4 heures 18 min (heure française) pour le maxi-trimaran IDEC SPORT qui navigue désormais, selon l’expression de Bernard Stamm, la tête à l’envers. Il aura fallu 5 jours, 18 heures et 59 minutes à Joyon et son commando pour parcourir la distance entre la ligne de départ de Ouessant et l’équateur, soit deux heures et 59 minutes de plus que le tenant du titre Banque Populaire V. Un temps qualifié de « correct » par Francis Joyon qui reste ainsi « dans les roues » du détenteur du trophée. Le pot au noir apprécie décidément beaucoup la présence en ses eaux perturbés du grand maxi rouge et blanc qu’il tarde à libérer, après l’avoir englué durant déjà plus de 24 heures.
Après quatre superbes journées de glisse dans l’alizé avec des pointes de vitesse enregistrées à 40 noeuds au large des îles du Cap Vert, IDEC SPORT est depuis mardi soir confiné à des vitesses indignes du plus modeste des monocoques, ne parcourant qu’un peu plus de 200 milles ces dernières 24 heures. Entre vent modéré d’un secteur très inhabituel en ces contrées, flux de nord ouest désorganisé, et franche pétole, les Joyon, Surtel, Pella, Stamm, Audigane et Gahinet tentent de se frayer un chemin vers les alizés de sud est qui leur tendent les bras. A ce moment de son chrono record, Banque Populaire V, fortement décalé dans l’ouest par rapport à IDEC SPORT, allongeait la foulée à plus de 25 noeuds. L’écart longtemps positif est désormais passé en négatif, plus de 40 milles ce matin, appelés à enfler tant que Joyon et ses hommes ne seront pas entrés franchement bâbord amure dans l’alizé.
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