Comme prévu la nuit a été difficile pour IDEC SPORT, sur un tempo très faible. Au grand large de l’Uruguay, les six marins du bord se débattent contre les calmes annoncés.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas sur le Trophée Jules Verne. Après deux énormes journées – marquées par le passage des Malouines, une nuit de tempête dantesque, de hautes vitesses, puis la rencontre avec un iceberg géant – c’est maintenant avec les calmes d’une zone anticyclonique que les hommes d’IDEC SPORT doivent livrer bataille, au beau milieu de l’Atlantique Sud.
Le coup de frein a été très marqué, tout particulièrement en début de nuit. IDEC SPORT ne s’est pas arrêté mais presque, avec des vitesses parfois inférieures à 3 nœuds. « Nous n’aurons pas d’autre choix que subir » avait prévenu Francis Joyon hier. Il avait raison. Toute la nuit, les marins d’IDEC SPORT ont ferraillé pour profiter du moindre souffle, dans la situation la plus stressante pour les chasseurs de record : la pétole (absence de vent, ndr). Logiquement, les comptes en ont pâti : 560 milles de retard sur le chrono à battre.
Ce matin cependant on trouve quelque raison d’espérer une « sortie de crise » qu’on espère la moins lente possible. Depuis 4h heure française, la progression retrouve un peu de couleurs : IDEC SPORT parvient de nouveau à accrocher des vitesses de l’ordre de 10 nœuds. C’est peu évidemment au regard du potentiel du grand trimaran… mais c’est aussi cinq fois plus rapide qu’en début de nuit. Alors est-ce le bout du tunnel ? Personne ne peut l’affirmer encore. Il faudra surveiller de près les pointages aujourd’hui pour guetter le moment du redémarrage. Francis Joyon a prévenu que sauver le timing à l’équateur dépendra beaucoup de cette journée de dimanche. Bernard Stamm annonçait lui aussi hier cette « grande bataille contre les calmes ». On est en plein dedans. Et chaque heure arrachée aux éléments vaut de l’or.