Magie des grands multicoques modernes, animés par les mains expertes de marins au moral d’acier, IDEC SPORT, ralenti deux jours durant au coeur du Pacifique Sud par une combinaison terriblement compliquée de centres dépressionnaires suivies de dorsales anticycloniques synonymes, et pour faire simple, de vastes zones déventées, revient aujourd’hui, tambour battant et en quelques heures dans la course et le bon tempo de sa tentative contre le record du Trophée Jules Verne.
A moins de 1 500 milles du Cap Horn, Joyon et son commando sont plus que jamais, et ainsi qu’ils l’annonçaient avec toute l’humilité qui les caractérise, dans le timing des chronos records établis en 2011 par Loïck Peyron et le maxi trimaran Banque Populaire V. En 24 heures, propulsé par des forts flux de secteur sud ouest, le grand trimaran rouge a réduit son débours de plus de 300 milles, passant d’un déficit de 579 milles hier matin, à 270, et décompte en cours, en ce dimanche 20 décembre, à l’entame de son 29ème jour de mer. On rappellera que Banque Populaire V détient le record intermédiaire entre Ouessant et le cap Horn en 30 jours, 22 heures et 18 minutes, un chrono qui vacille d’heure en heure sous la pression du maxi trimaran IDEC SPORT qui déboule en ligne directe, à plus de 32 noeuds en vmg, indication la plus tangible de l’efficacité de la route suivie par cet étonnant équipage dont on se plait à rappeler qu’il réalise à six des exploits taillés pour douze, treize ou quatorze marins. Les pointes de vitesse enregistrées cette nuit affichent régulièrement des 35 et 36 noeuds, illustrant la détermination et la motivation des hommes de Joyon, Clément Surtel, Alex Pella, Boris Herrmann, Bernard Stamm et Gwénolé Gahinet qui se relaient demi heure après demi heure à la barre, appliqués et sans esprit de rivalité, comme le soulignait hier Bernard, à faire au moins aussi bien que le quart précédent.